17 juin 2009

Le marché du Blu-ray

TF1 Vidéo et Sony Pictures Home Entertainment ont créé un groupement d’intérêt économique de Distribution de Blu-ray sur le Marché Français qui sera effectif dès le 1er juin 2009 et qui deviendra le leader de la distribution vidéo France.

Son organisation a été conçue pour garantir une couverture maximale des réseaux et clients. Les catalogues des deux entités représentent déjà près de 20% du marché vidéo français à fin mars 2009 selon GFK. Ce GIE intervient dans la distribution commerciale et physique auprès des réseaux traditionnels de vente.

Le second semestre sera plein en nouveautés avec des titres très attendus comme Walkyrie, Anges et Démons, Terminator Renaissance, les nouvelles aventures de Dora l’exploratrice, les classiques Monsieur et Madame ou encore le premier Blu-ray de la série TV Les Experts.

Walt Disney Studios Home Entertainment proposera au sein d’un unique boîtier un blu-ray plus un DVD sur tous ses titres majeurs de 2009 afin de faciliter la convergence des foyers vers la haute définition. PINOCCHIO, qui fête cette année son 70ème anniversaire, a marqué le début de cette opération le 11 mars. Des coffrets HIGH SCHOOL MUSICAL 3 : NOS ANNEES LYCEE, BLANCHE-NEIGE ET LES SEPT NAINS et bien d’autres sortiront dans l’année.

Cette opération offre aux consommateurs la possibilité de découvrir la qualité du support Blu-ray tout en conservant l’aspect pratique du DVD.

Les consommateurs trouveront en parallèle des Blu-ray pour les films suivants : WALL.E, PRETTY WOMAN, PINOCCHIO, LES COPAINS DANS L’ESPACE, HIGH SCHOOL MUSICAL 3 : NOS ANNEES LYCEE, MONSTRES ET COMPAGNIE, UNE JOURNEE EN ENFER, LES AILES POURPRES, HISTOIRES ENCHANTEES…

En effet, le marché du Blu-Ray dépasse celui de la vidéo en ligne. Selon GfK, le marché du Blu-Ray montera à 2,9 milliards de dollars à la fin de l'année 2009, en augmentation de 150 % par rapport aux 1,1 milliard de dollars de revenus de l'année 2008. De leur côté, les ventes de vidéos en ligne s'élevaient à 1,5 milliard de dollars en 2008, tant dans la VoD que dans le téléchargement légal. Le marché de la vidéo en ligne devrait atteindre les 3,5 milliards de dollars de revenus en 2013.

Le problème est que la vraie haute définition, le Full HD du Blu-Ray, est encore impossible à démocratiser sur les réseaux, les bandes passantes étant encore trop faibles. Il est prévu que la vidéo en ligne représente 15 % du marché de la vidéo domestique en 2013. L’association française Blu-ray annonce que les ventes de lecteurs BD ont été multipliées par trois en 2008 par rapport à 2007 et avance les chiffres de 550 000 lecteurs de salon et 2 millions de PS3 en place pour fin 2009. Le matériel informatique compatible BD, de type lecteur/graveur, devrait représenter environ 600 000 pièces. Concernant les titres, on estime leur nombre à 1500 pour fin 2009.

Sur les gros titres, le ratio Blu-ray/DVD dépasse les 20 %. Malgré le contexte actuel de crise économique, les principaux acteurs du marché français du Blu-ray semblent optimistes. Celui-ci ne sera pas inquiété par la VOD, dont la qualité en HD est faillible.

15 juin 2009

La fièvre acheteuse des futures mères

Le marché du bébé se renouvelle chaque année avec plus de 800 000 naissances par an. Le marché des jeunes parents représentent entre 7 et 10 % de la population française. C'est un marché de consommation très développé. Beaucoup de décisions se prennent à ce moment là.

La femme enceinte ne peut échapper à l'offensive commerciale des fabricants de couches-culottes, laits de toilette et autres articles de puériculture. Les marques tentent de la séduire par tous les moyens : questionnaires, échantillons gratuits, liasses de bons de réduction…

Les jeunes parents ne se contentent pas de consommer de la puériculture mais achètent des canapés, repeignent les murs, changent la moquette, achètent une voiture, du matériel photo… Ils ont recours au crédit et souscrivent à des produits d'épargne et de prévoyance. La naissance d'un enfant est le moment de la vie où les couples vivent au-dessus de leurs moyens et changent leurs habitudes de vie. 33 % des parents achètent un véhicule, 39 % déménagent, 76 % modifient leur alimentation. Toutes les marques cherchent donc à communiquer avec la femme enceinte, même si leurs produits n'ont aucun lien direct avec la puériculture, comme c'est le cas des constructeurs automobiles et des banques.

Un couple dépense près de quatre fois le budget d'un célibataire à l'arrivée du premier enfant. En effet, comme l'âge de la première maternité ne cesse de reculer (28 ans aujourd'hui), le pouvoir d'achat des ménages est de plus en plus élevé à l'arrivée du bébé et le budget consacré au premier enfant peut encore progresser (30% aujourd’hui). Avides d'informations, soucieux de rendre la vie de leur bébé la plus agréable possible, les jeunes parents achètent volontiers des marques et cèdent à l'achat coup de cœur.

Les fournisseurs rivalisent d'imagination pour proposer des produits toujours mieux conçus, innovants, pratiques, confortables et surtout sûrs. Les marques tentent de toucher les parents avant même la naissance. Il s'agit de créer un lien émotionnel avec la marque, de donner des informations sur les produits et, enfin, de le faire essayer. Si une marque de couches, de lait de toilette ou de biberon leur donne satisfaction, les mères y restent généralement fidèles.

Alors qu'elle achetait des produits d'entrée de gamme ou des marques de distributeurs, elle devient attentive aux attributs du haut de gamme. Les jeunes mères sont la cible la plus facile à convaincre de basculer sur les grandes marques, à condition d'être pertinent dans l'offre. Le but est de pérenniser la bonne impression de départ et installer une image forte.

La communication maternelle doit maîtriser à la fois les langages de l'émotion et du rationnel. Les valeurs maternelles sont porteuses : sécurité, santé, gaieté, générosité, authenticité… Une femme enceinte a toujours peur de ne pas être une bonne mère, elle a besoin d’être guidée et rassurée. Elle fera tout pour son enfant.

Les futures mamans sont bombardées de publicités dès leur visite au laboratoire d'analyses où elles vont faire une prise de sang. Un colis leur est remis au cinquième mois, lors de la première visite chez le gynécologue. Les marques poussent les mères à renvoyer des coupons pour recevoir des brochures et bons de réduction. En mailing traditionnel, le taux de remontée moyen est de 1 % au maximum. Mais à la maternité, ils sont énormes : de entre 40 % et 80 % selon Bertrand Tiburce, fondateur de l'agence de pub BabyAdgency.

Les adresses et quelques renseignements personnels sont utiles pour valoriser les bases de données auprès des annonceurs. Family Service s'est ainsi constitué une base de deux millions d'adresses qualifiées.

Les cliniques et hôpitaux servent à la fois de distributeur et de prescripteur des échantillons inclus dans les boîtes roses et bleues. Les colis maman des grandes surfaces ainsi que la TV et la presse spécialisée sont des moyens efficaces d’atteindre les futures mères. Les sites internet quant à eux, constituent à la fois un outil de collecte d'adresses et un outil d'animation des communautés.

Les futures parents sont donc une cible marketing en or. Il s'agit pour les entreprises de toucher cette population le plus tôt possible pour qu'elle adhère sur l'ensemble de son cycle de consommation.

Le marché de la licence cible désormais les adultes

Les marques visent les ado-adultes accros de séries et jeux télévisés. Le « vu à la télé » continue de faire ­recette même si les licences d’émissions de télévision ont une durée de vie courte. Les adulescents ont entre 20 et 35 ans, un pouvoir d'achat conséquent et aiment ce qui leur rappelle leur enfance. Les entreprises misent sur le fait que l'évolution de la société pousse les gens à recréer du lien émotionnel.

Les adultes retrouvent leurs stars et programmes favoris à travers des produits dérivés comme des magazines assez haut de gamme, de beaux livres et DVD collector, des BD, des lunettes de soleil, des agendas, des romans... mais aussi des produits raffinés comme de la vaisselle, du linge de maison, des bijoux ou des montres.

Danone a ainsi lancé une gamme ­textile à prix accessibles, une collection réalisée en association avec la mar­que de prêt-à-porter Ooboontoo. Destinée aux femmes et aux enfants, elle se compose d’une douzaine de produits sous marque « Les 2 Vaches », elle est vendue à un prix assez élevé et affiche un design enfantin. Danone a misé sur le buzz pour la faire connaître. Les consommateurs peuvent même parrainer une vache sur le site web de la marque pour cinq euros et de recevoir des nouvelles de sa part.

Le groupe Clairefontaine-Rhodia a créé une gamme de produits de bagagerie, papeterie, cadeaux Desperate Housewives. Géant Casino a commercialisé une ligne de tee-shirts et d’ar­ticles en maille sous licence Desperate Housewives. Gémo a diffusé en exclusivité une collection de vêtements, chaussures et accessoires brandés « Nouvelle Star ». « D&Co » a envahi l’u­nivers du textile de maison grâce à un contrat signé avec Charade. Le marché des produits de décoration adultes est en effet encore peu investi par les licences.

France Télévisions Distribution a souhaité capitaliser sur l’audience de « Plus belle la vie » (5 à 6 millions de téléspectateurs) et intensifier sa ligne de produits dérivés. Une collection aux couleurs de la sé­rie a été réalisée pour Quelle. Une opération promotionnelle a été mise en place avec Dop, et une gam­me de lunettes de soleil a été créée. Un jeu vidéo a été lancé sur Nintendo DS. Le 27 mai, Vents d’Ouest a faît paraître la première adaptation en BD de la série culte de France 3. Les éditions Glénat ont acquis l’an dernier la licence de la série. Le feuilleton marseillais rapporte chaque année plus de 43 millions d’euros à la chaîne. Huit romans sont déjà parus aux éditions Le tigre bleu. Ils sont aussi édités par les éditions Fleuve noir et les éditions Pocket jeunesse. Un livre d’or et un livre des comédiens ont aussi été édités. Le département droits dérivés a également produit les jeux vidéo issus des émissions « C’est pas sorcier », « Questions pour un champion », « Des chiffres et des lettres », « Interville » et « Fort Boyard ».

Les licences issues de l’univers télévisé permettent de proposer des produits dérivés grand public, plus casual, autour de jeux faciles pour des joueurs plus nombreux, mais qui passent moins de temps chaque jour sur leur console.

En 2009, la famille est une offre licence tournée vers l'humour (Bob l'éponge L'âge de glace 3, Le Petit Nicolas) et le bien-être (cocooning, soin de soi de son intérieur).

Les adulescents prennent plaisir à se considérer comme des créateurs de tendances qui restent dans le coup, affectionnent la mode, les produits de marque et les séries limitées dessinées par de grands noms. Ils achètent des produits pour leur valeur émotionnelle, leur touche ludique ou encore le côté détourné des objets pour enfant.

Les marques vendent du rêve, de l’émotion ou l’éternelle jeunesse, autant de valeurs qui favorisent l’adhésion, l’appropriation et la fidélisation. Le marketing adulescent travaille essentiellement sur l’imaginaire de la marque, l’innovation, la force du concept et les qualités intrinsèques des produits. Tous les secteurs de la consommation sont concernés, à commencer par la mode (Petit Bateau, Lulu Castagnette…). Les marques s’offrent ainsi un véritable lifting. La New Beettle et la Mini Cooper en sont deux exemples flagrants.

En termes de communication, l'accent est mis sur l'événementiel. Les Flash mob, événements organisés au dernier moment et sans but réel, se multiplient. Les personnages de bandes dessinées ou du genre Hello Kitty ont la cote. En 2005, la campagne de publicité de Bourgeois reprenait les Potatoes people, personnages amusants créés par Geneviève Gauckler. Les Gloobiboulga nights, dont la mascotte est le fameux Casimir, réunissent à chaque fois 20 000 personnes. Au menu de la soirée : diffusion d'extraits de dessins animés, clips et distribution de Nuts.

Les marques proposent aussi des produits qui font appel aux souvenirs d'enfance comme le cahier de vacances pour adulte.

Ce marché est constitué d’une niche de consommateurs mais les produits qui leur sont vendus sont plus chers que la moyenne. Ils aiment faire de la publicité autour d'eux pour les produits qu'ils aiment, ce qui bénéficie aux marques. Celles-ci tentent également de toucher deux générations en même temps grâce à ces produits adulescents, comme ce fut le cas pour les livres de Harry Potter ou le film Shrek.