29 mai 2010

La sensibilisation des enfants au jeu vidéo et par le jeu vidéo


Créé en 2008 par un collectif de 10 partenaires composé des pouvoirs publics, d’acteurs économiques et d’associations suite à l’élaboration de la recommandation du Forum des droits sur l‘internet (FDI) « Jeux vidéo en ligne, quelle gouvernance ? », PédaGoJeux est le pionnier des sites de sensibilisation et d’information sur le jeu vidéo. Leur démarche est inédite et vise à mettre à la disposition des parents et des éducateurs un site de référence sur les jeux vidéo et leurs usages. PédaGoJeux aborde le jeu vidéo sous tous les angles avec l’objectif de donner aux parents les clés de compréhension de cet univers pour mieux accompagner leurs enfants.

L’AFA (Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet) s’implique désormais dans le monde du jeu à travers un partenariat avec le site www.pedagojeux.fr afin d’expliquer aux parents quels sont les outils à leur disposition pour permettre aux enfants de jouer dans les meilleures conditions.

Le partenariat s’illustrera notamment par le relais et la mise en avant par l’AFA et ses membres des opérations PédaGoJeux ainsi que par la prise en compte des signalements de contenus choquants présents dans les jeux vidéos par le service d’assistance en ligne de l’AFA. L’AFA rappelle également aux parents qu’il n’est pas nécessaire d’interdire aux enfants de jouer mais qu’il faut faire respecter les règles de sécurité ou d’usages courantes à leurs enfants quand ils sont en ligne et éviter de faire jouer les enfants à des jeux inappropriés ou inadaptés à leur âge (classification PEGI pour les jeux vidéo).

En partenariat avec l'Éducation nationale, la société Calysto fait en ce moment le tour des établissements scolaires, du primaire au lycée, pour sensibiliser les enfants et adolescents aux dangers d'internet, des jeux vidéo et du téléphone portable.

De leur côté, Electronic Sports World Cup (ESWC) et PédaGoJeux s’allient pour sensibiliser les parents et les éducateurs à l’univers du jeu vidéo à l’occasion de deux événements qui auront lieu début juillet à Disneyland Paris : la « Coupe monde des jeux vidéo » et le « Mondial du jeu vidéo ». Avec PédaGoJeux, l’ESWC s’engage donc à sensibiliser ces publics aux enjeux de la protection de l’enfance et au bon usage des jeux vidéo, à fournir aux parents et aux éducateurs une approche pédagogique autour des problématiques soulevées par le jeu vidéo.

Dans le cadre de ce partenariat, PédaGoJeux disposera d’un stand sur le Mondial du jeu vidéo, distribuera des dépliants d’information et organisera une conférence qui répondra aux questions des parents.

Mais on voit également un nouveau phénomène se produire.... la sensibilisation des enfants par le jeu vidéo.

Ekoloko.com, lancé en janvier, est ainsi un serious game novateur qui a pour objectif de faire prendre de bonnes habitudes écologiques aux enfants à travers des jeux. Il regroupe plus de 500 activités autour de l’écologie. Les enfants ont de nombreuses missions à remplir : soigner la marraine de la jungle grâce à des plantes médicinales, lutter contre les bulldozers avec un canon en résine, délivrer des animaux sauvages pour les soigner, détruire les produits chimiques qui polluent les réservoirs d’eau, … et bien d’autres encore pour comprendre l’importance de la préservation de la planète, le respect de l’environnement et des différentes ressources dont il regorge comme l’eau ou les forêts, par exemple. Les jeunes écolos en herbe ont également la possibilité d’évoluer dans le jeu et de prendre plus de responsabilité envers la communauté. Avec leur communauté, ils font face à des catastrophes naturelles ou doivent lutter contre les actions des hommes qui mettent leur village en danger. Depuis son lancement, plus de 10 000 enfants s’y sont inscrits. Ils ont en moyenne entre 7 et 12 ans.

Netcity.org est un autre exemple de jeu pour éduquer les enfants aux dangers des nouvelles technologies. A l’occasion de la semaine de l’Internet le 20 mars dernier, l’association Action Innocence a lancé Netcity.org, un serious game en ligne pour les enfants de 9 à 12 ans. Le jeu leur permettra d’appréhender les dangers d’Internet de façon ludique et pédagogique.

L’enfant se créera un avatar grâce auquel il évoluera sur différentes plateformes ludiques et interactives. Dans chaque jeu, un risque est abordé et un message de prévention est divulgué. Les thèmes évoqués sont les suivants : la protection des données personnelles, la réaction à adopter face à des contenus choquants, l’attitude appropriée face à une personne qui propose un rendez-vous via internet… Le jeu se déroule en deux parties. La première est consacrée à l’acquisition des notions de base pour se protéger des dangers d’internet et des nouvelles technologies. Dans la seconde, l’internaute accèdera à d’autres de différents niveaux. Plus l’enfant remportera de points, plus il aura de chances de participer à la compétition engagée avec les autres internautes en entrant dans la liste des meilleurs joueurs.

La saga des jeux en ligne se poursuit…

Alors qu’approche l’ouverture en juin du marché à la concurrence des jeux en ligne, l’actualité devient brûlante…

La loi "relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne" (paris hippiques, paris sportifs et "jeux de cercle" comme le poker) a enfin été promulguée. L'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a été créée, les conditions de la délivrance des agréments (licences d'exploitation de ces jeux) aux opérateurs approuvées, et les compétitions sportives et les types de résultats sportifs définis par l’Arjel. Ce dispositif va permettre l'ouverture effective du marché français des jeux en ligne à l'occasion de la Coupe du monde de football (11 juin - 11 juillet) en Afrique du sud.

Près de trois millions de joueurs de jeux en ligne devraient miser sur les sites légaux en France, rapporte une étude de par Francis Merlin, délégué général du "Monaco igaming exchanges". Elle estime qu'entre 1,8 et 2 millions de joueurs seront présents dès cette année sur les sites légaux en France et qu'entre 2,7 et 3 millions devraient l'être en 2011. Selon ce document, quelque 2,7 millions de personnes jouent actuellement aux jeux en ligne en France : 2 millions sur des sites illégaux (800.000 pour les paris sportifs, 600.000 pour le poker, 600.000 autres pour les autres jeux de casinos); 700.000 sur les sites légaux de la Française des Jeux (400.000 pour les paris sportifs) et du PMU (300.000 parieurs hippiques).

Toutefois, les contraintes fiscales sont trop importantes pour inciter les opérateurs illégaux à prendre une licence en France. Selon cette même étude, les joueurs ne trouvant pas nécessairement chaussure à leur pied au sein de l’offre légale devraient continuer à jouer sur des sites illégaux. Le montant de la perte de chiffre d’affaires du marché français liée aux sites illégaux en 2011 devrait ainsi s’élever à 450 M€ et la perte des recettes fiscales à 34 M€. Rappelons qu’aujourd’hui, les 2 millions de joueurs fréquentant les sites illégaux représentent une perte du chiffre d’affaires pour la France d’environ 1,5 Mds€ et une perte de recettes fiscales de l’ordre de 112 M€.

Des investissements en puissance… même si difficile à évaluer. En effet, Yacast estime le poids des dépenses médias du secteur jeux d'argent, paris, loteries et casinos au cours de l'année 2009 à 319,2 M€ bruts, en hausse de +65,2% tandis que Kantar Media quantifie le marché à 283,3 M€, en hausse de +28%. Télévision et Internet se situent selon Kantar Media en termes de part de marché à respectivement 31,2% et 31,6%. Puis viendraient la radio (19,4%), la presse (13,9%), la publicité extérieure (3,3%) et l'emailing (0,6%). Selon Kantar Media, 57,1 M€ ont été investis sur le premier trimestre 2010. Yacast annonce de son côté 102,9 M€.

Le CSA a toutefois présenté un dispositif d'encadrement de la publicité pour les opérateurs relativement contraignant, afin de protéger les mineurs, qui interdit toute communication pour ce secteur, dans les émissions et les services s'adressant aux enfants et adolescents, c'est à dire sur les chaînes et autour des émissions jeunesse. Elle est aussi proscrite dans les 30 minutes précédant et suivant la diffusion des programmes concernés. Le CSA leur demande d'adopter "une charte de bonne conduite" visant notamment à limiter les volumes de pub pour les opérateurs de jeux.

Les partenariats et le sponsoring semblent donc un moyen de communication confortable. NRJ préparerait ainsi une émission de télé-réalité sur le poker pour septembre en partenariat avec un des opérateurs. M6 a également annoncé des émissions de poker pour W9 mais aussi pour M6.

Un secteur en fort mouvement… On citera notamment Google, qui a acquis LabPixies, une société israélienne spécialisée dans des mini-programmes de jeux sur internet, adaptés notamment aux téléphones portables et Numericable, qui s’est associé à BetClic, opérateur de paris sportifs et de jeux en ligne, afin de permettre à ses abonnés de faire des paris en ligne en direct pendant des matches ou des courses à la télévision. L'idée est assez révolutionnaire puisque quand les gens regarderont un événement (le tiercé, le match de football, de tennis, etc.), ils auront la possibilité de parier en live et de voir ensuite le dénouement de l’évènement. Les abonnés pourront parier sur leur écran de télé, avec leur télécommande.