14 avril 2008

Le marché de l'édition

L’édition est probablement le secteur d’activité qui exerce la plus forte attraction parmi toutes les professions du livre. Selon les derniers chiffres du SNE (Syndicat national de l’édition), l’édition connaît depuis plusieurs années une progression de son chiffre d’affaires. En librairie, le chiffre d'affaires fluctue entre 0 et +2%, mais certains éditeurs ont enregistré des progressions à deux chiffres. Depuis 2000, les années ont toutes été positives.

L’activité des éditeurs mesurée par le SNE représenterait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2006. Il s’agit des ventes des éditeurs aux diffuseurs-distributeurs. Avec les ventes des clubs de livres, on obtient 3,1 milliards d’euros. Si on prend en compte l’édition scolaire, on arrive à un marché total de l’édition en France supérieur à 5 milliards d’euros. Son poids économique est donc relativement faible. De plus, l’édition emploie moins de 10 000 salariés. Cependant, le livre est le premier des biens culturels en poids économique.

Le secteur de l'édition a connu une croissance de +0.5% en valeur en 2006 alors que le secteur était confronté à l’absence de titres « bestsellers » tels qu'Astérix, Harry Potter et Da Vinci Code. La progression des ventes au détail a été évaluée entre –1.5% et +0.6% en valeur et entre –3.0% et +0.3% en volume. Les ventes en ligne ont augmenté d’au moins +25% en 2006 et ont pesé pour plus de 4% du marché total.

Le volume de livres publiés atteint presque une centaine par jour et les innovations ne manquent pas : livres à 1,52 euro, livres numériques, etc.. La production de nouveaux livres et de nouvelles éditions aurait ainsi augmenté de 18,3 % en 2004. Chaque année, les éditeurs publient environ 45 000 ouvrages (réimpressions incluses).

Avec moins d’acheteurs, mais plus de grands lecteurs, un panier moyen plus bas et des achats plus importants, ce secteur n'est donc pas en perte de vitesse.

Les grandes tendances

La littérature générale et les ouvrages parascolaires sont ceux qui ont le mieux résisté à la tendance peu dynamique qui a affecté tous les types de points de vente. La littérature occupe la position de leader de l’édition française devant les ouvrages universitaires et professionnels (sciences, techniques, médecine, sciences humaines et sociales), le scolaire et le pratique.

De grandes percées sont encore constatées sur ce marché que l’on dit en déclin : les sciences humaines et sociales, en croissance de 8,7%, et les dictionnaires de français, en hausse de 13,1%. La littérature se porte bien et affiche une progression de 7,2%, tandis que les ventes de documents, essais et livres d’actualité augmentent de 6,3%. L’édition de référence, qui regroupe encyclopédies et dictionnaires, est désormais à peu près stabilisée après la très forte baisse provoquée notamment par l’explosion de l’offre Internet.

Autres secteurs porteurs de l'édition, les livres jeunesse avec "l'effet Harry Potter" ou la BD qui est en très forte progression. La littérature jeunesse représente 21% du marché dont la majeure partie est réalisée par un petit nombre de succès. Malgré une avancée de 11% en 2004, le marché de la bande dessinée reste tiré par le phénomène des mangas. Les albums représentent 21% du marché et sont en pleine expansion. La créativité des auteurs est intense, mélangeant fiction et réalité.

La production d’ouvrages sur les logiciels a doublé mais aussi le documentaire pour la jeunesse (+ 37 %), la bande dessinée (+ 36 %), la photographie (+ 42 %), la politique internationale (+ 44 %)... En revanche, la production d’ouvrages sur le judaïsme, sur le français, les langues étrangères, le transport et les communications, le paramédical... est en baisse.

Les livres politiques ont enregistré en 2007 la plus forte progression de tous les secteurs du marché de l'édition en France. Le chiffre d'affaires global devrait être en hausse de 3%. L'impact des "quick books", les livres politiques publiés très rapidement après un événement, représentent un créneau montant. Le bel avenir du livre de poche semble également assuré. La littérature poche représente 23% du marché total.

Le livre d'activité représente 6% des parts du marché. Ce secteur est en fort développement. Le documentaire fait 16% du marché. C'est un secteur en stagnation, sauf pour les coloriages et petits manuels. Les livres d'éveil font encore 13%, mais c'est un secteur en baisse du fait de la surproduction. Seuls les petits héros survivent, comme Tchoupi (Nathan), Petit Ours Brun (Bayard), Les Drôles de petites bêtes (Gallimard Jeunesse), Dora l'exploratrice (Albin Michel), …

Les éditeurs

Hachette Livre, Editis, La Martinière-Le Seuil, Flammarion - dominent largement le marché. Les douze principaux groupes réalisent plus des trois quarts du chiffre d’affaires.

  • Gallimard jeunesse est le premier éditeur. Il fait 18% du marché.
  • Le second éditeur jeunesse est Hachette qui représente 16% du marché.
  • Editis représente 13% du marché. (7% par Nathan, puis Pocket Jeunesse,...).
  • Bayard arrive en quatrième position avec 10% du marché.
  • Média Participation possède 6% du marché, ayant sous sa coupe Fleurus (1er éditeur de documentaires jeunesse), Mango, …
  • L'Ecole des Loisirs est en 6ème place.
  • Le groupe italien Rizzoli della Sierra est le septième éditeur jeunesse avec 2% du marché. (Flammarion-Père Castor, Casterman).
  • Albin Michel et Magnard jeunesse sont en huitième place représentant, à eux-deux, 3% du marché.
  • Le neuvième éditeur jeunesse est La Martinière Jeunesse qui fait 1% du marché.
  • Enfin, on compte ensuite Reed-Elsevier, Wolters Kluwer, France Loisirs, Atlas

13 avril 2008

Le marché des DVD : un marché difficile

Les années de croissance à deux chiffres qui ont longtemps caractérisé le marché de la vidéo en France font place à un sérieux recul.

Dix ans après le lancement du support DVD, le Syndicat de l'Édition Vidéo Numérique (SEVN), qui regroupe les éditeurs et distributeurs d'œuvres audiovisuelles et cinématographiques éditées en DVD ou par voie électronique, constate que pour la troisième année consécutive le marché est en régression avec une baisse de 11 % en valeur et de 10 % en volume en 2007.

Les films, qui représentent 56,8 % du marché, se vendent donc moins bien qu'auparavant, ce qui profite aux fictions télévisées, à la musique, aux films pour enfants. Le recul du cinéma français est plus limité que celui des films américains.

Cependant, en trois ans, le marché a quasiment perdu un quart de sa valeur. L'industrie DVD contribue cependant lourdement au financement de la production cinématographique française. Le DVD représente 25 % du préfinancement d'un film et jusqu'à 50 % de son amortissement. En 2007, la nouveauté a été fortement orientée à la baisse avec - 16 %. La baisse a pour la première fois affecté le hors film, secteur relativement porteur grâce aux séries TV.

Les segments de l'humour et de la musique ont contribué majoritairement à la baisse de ce secteur. Cette diminution n'a pas été compensée par les séries TV dont la croissance en valeur s'est fortement ralentie par rapport à 2006. Autre fait marquant en 2007 : le marché vidéo français a connu la baisse la plus importante en volume et en valeur parmi dix pays de l'Union européenne. La France reste donc une exception parmi les grands marchés européens. Ainsi, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Portugal, la Belgique, l'Italie, la Suède et les Pays-Bas ont vu leur marché croître.

Pour ce qui est du DVD, la baisse du chiffre d'affaires qu'accuse la marché provient de la baisse du prix moyen d'un DVD. Le prix moyen du DVD s'est stabilisé à 12,27 euros en 2006, après une baisse régulière observée depuis plusieurs mois.

Les hypermarchés réalisent deux tiers des ventes de la vidéo, le reste transite par les sites Internet (10 %) et les magasins spécialisés comme les Fnac ou Virgin. Il existe une surenchère entre les éditeurs pour l'obtention des droits. Petits et gros éditeurs de DVD doivent s'adapter à la crise.

Plusieurs raisons sont évoquées parmi lesquelles la banalisation du produit. La moindre performance des films de cinéma dont le taux de conversion salles/vidéo a baissé est mise en cause ainsi qu'une forte diminution des offres de produits à très bas prix, pourtant fédératrices en termes de consommation. La vidéo est tributaire du marché du cinéma et directement liée aux succès des films en salles.

Le marché du DVD est fortement affecté par le piratage et la rigidité de la chronologie des médias. Cependant, il reste à apprécier l’impact de la DADVSI sur ce phénomène. Tout internaute tenté de procéder à un téléchargement illégal sera désormais alerté par son fournisseur d'accès à Internet et risquera des sanctions.Les réseaux de distribution doivent miser sur un travail éditorial de qualité et oublier les excès du marketing qui privilégient une politique à prix cassés. Aujourd'hui, le marché connaît une sur-offre. Les consommateurs sont submergés. Près de 6000 références, nouvelles ou rééditées sont proposées. D'après le Syndicat de l'édition vidéo numérique, en 2007, le téléchargement illégal a dépassé les ventes de DVD: 88,7 millions de DVD vendus en France contre 100 millions de films téléchargés illégalement.

D'autre part, dans les pays européens où la chronologie est plus resserrée, les effets de la piraterie sont moins marqués. Le 23 novembre 2007, les pouvoirs publics se sont engagés à lutter efficacement contre le piratage sur Internet et à réaménager la chronologie des médias. Les DVD et la VOD seront alignés à six mois après la sortie en salles. Mais le raccourcissement à quatre mois reste l'objectif premier.

La haute définition pourrait permettre de relancer les ventes. Après un an d'existence, les ventes de DVD haute définition sont comparables aux ventes de l'année 1 du DVD standard. Avec le triomphe du Blu-ray, la bataille des formats n'a plus lieu d'être et un support unique pourrait constituer un relais de croissance.

Par ailleurs, si le DVD reste le principal accès aux contenus vidéo, la VOD qui représentait 3 % à fin-septembre 2007, pourrait se développer et contribuer à soutenir le marché de manière complémentaire.

Piratage et cinéma

Le piratage de films sur Internet et la copie de DVD connaîssent un essor spectaculaire. De nombreux films qui ne sont pas encore sortis au cinéma sont déjà disponibles sur la toile. La plupart des pirates utilisent des logiciels de p2p comme emule qui permettent d'accéder au contenu du disque dur d'un utilisateur et d'échanger des fichiers. Les films obtenus par cette méthode sont souvent de mauvaise qualité, infectés de virus et mettent très longtemps à être téléchargés. Les pirates plus expérimentés utilisent des logiciels plus complexes comme bittorrent ou se fournissent à l'aide de communautés. Les sources des fichiers sont diverses: outre la simple copie dans la salle de cinéma à l'aide de caméscope, on trouve également de nombreuses copies de DVD promotionnel mis à disposition de la profession avant la sortie en salle.

Aux Etats-Unis

Selon une étude de la MPAA (Motion Picture Association of América), les studios américains estiment avoir perdu plus de 6,1 milliards de dollars en 2005 à cause de la contrefaçon de vidéos et de DVD, ainsi que du piratage internet.

Les achats de DVD et autres supports contrefaits représentent un manque à gagner de 2,4 milliards. Suivent ensuite les téléchargements illégaux estimés à 2,3 milliards. Enfin la copie illégale, c'est-à-dire le fait d'obtenir une copie de la part de son cercle familial ou amical, aurait entraîné une perte de 1,4 milliard de dollars.

La contrefaçon et le piratage sont le plus répandus aux Etats-Unis (1,3 milliard de dollars). Mais les pays européens, dans leur totalité, dépassent les 2 milliards de dollars de manque à gagner. Sur ces 6.1 milliards de perte, la répartition serait la suivante : 1,3 milliard de dollars aux Etats-Unis et 4,8 milliards dans le reste du monde, dont près de la moitié en Europe. Outre les Etats-Unis, la France ferait partie des principaux responsables du piratage international, avec la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Brésil, l’Italie, la Pologne et le Mexique.


Pour l'intégralité des films sortant aux Etats-Unis, le constat est accablant : en moyenne un film apparaît sur le Net 4 jours après sa sortie en salles aux USA, le plus souvent en qualité screener, filmé au caméscope dans la salle. Pour ceux qui préfèrent la qualité DVD, il faut attendre en moyenne 47 jours après la sortie du film, contre 42 jours en 2003.

L'industrie du cinéma ne reconnaît pas la notion de droit à la copie privée sur les supports comme les DVD. Une position confirmée tout récemment en France par une décision de la Cour de cassation. Plusieurs techniques pour contrer ces pratiques sont mises en place, comme le marquage des DVD, qui permet de tracer le support pour remonter à la source du piratage.

En France

On évalue à 31 millions le nombre de films téléchargés par mois en France. D’après Gaumont, cela correspondrait à deux fois plus de pirates que de spectateurs dans les salles de cinéma. Entre 2003 et 2007, sur 151 films nominés aux Oscar, 148 étaient disponibles sur des réseaux pirates le soir même de la cérémonie. La présidence de Gaumont et l’association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle estiment à 1 milliard d’euros le manque à gagner par l’industrie cinématographique française.

Les chiffres du CNC, le Centre National de la Cinématographie, indiquent que 48% des pirates de films ont entre 15 et 24 ans, et que souvent, pour cette tranche d'âge, les prix des DVD ou d'une place de cinéma sont prohibitifs. Les pirates seraient en majorité de sexe masculin et habiteraientt dans une zone urbaine

De nombreux distributeurs comme la Warner et Canal+ passent des accords pour créer des offres de cinéma en ligne et de vidéo à la demande. La question qui se pose est : combien de temps doit-on laisser entre la sortie au cinéma et la sortie sur internet et doit-on faire sortir le DVD avant la diffusion internet pour ne pas compromettre les ventes?

D’autre part, la lutte contre le piratage menée par les majors et les associations d'ayants droits, RIAA (Recording Industry Association of America) en tête, progresse, mais vraiment à tout petit pas. "Pirater nuit gravement à la santé du cinéma" est le slogan de la dernière campagne de communication du Bureau de Liaison des industries Cinématographiques, qui regroupe plusieurs associations et fédérations oeuvrant dans le domaine du 7ème art qui tentent de sensibiliser le public à ces problématiques et de promouvoir l’expérience d’un film au cinéma.

Les sites de streaming ont du souci à se faire…

Les professionnels du cinéma français accusent plusieurs FAI, la SNCF, la Française des Jeux, Finaref et le groupe Partouche de se rendre complices du piratage de films en faisant de la publicité sur des sites de liens BitTorrent. L'offensive du monde du cinéma est intervenue en effet à un moment où les professionnels du septième art et les FAI négocient une charte de lutte contre le piratage des films.

La MPAA a attaqué YouTVpc et Peekvid, deux sites de "streaming", vastes répertoires de séries et de films à regarder sans téléchargement. Ces deux sites récupèrent et indexent des vidéos pirates mises en ligne par les internautes sur des plates-formes légales, comme YouTube et Dailymotion. Ils ne stockent eux-mêmes aucun fichier sur leurs serveurs.

En France, suite à la fermeture récente de plusieurs sites internet de streaming, la question de savoir si la fin du streaming a sonné a commencé à se poser.

Le webmaster du site web Chacal-Stream, site de « référence » dans le petit monde des internautes français friands de contenus audiovisuels piratés qui proposait plus de 500 films, ainsi que des séries télévisées, a été arrêté par la police pour recel de contrefaçons. Le site proposait des films et animations sans aucune autorisation.

Ces annuaires n'hébergent aucun contenu illicite, il ne font que lister des liens vers des vidéos hébergées à d'autres endroits. Cependant, d'après certains juristes, ce type de site pourrait tomber dans le cadre de la loi DADVSI du 30 juin 2006. Elle sanctionne toute personne téléchargeant illégalement du contenu sur internet (vidéos, musiques...) en lui imposant une amende d’un montant de 300 000 € et une peine d’emprisonnement de 3 ans pour un internaute qui modifierait un logiciel destiné au grand public, sans autorisation expresse. La loi prévoit également 6 mois d’emprisonnement et une amende de 30 000 € pour toute personne qui diffuserait illégalement et sans autorisation un logiciel qui offrirait la possibilité de contourner les protections "anti-pirates".

Un cas récent qui peut être évoqué est le procès de Jean-Yves Lambert contre Myspace. Myspace est un site internet qui permet de se créer un "espace perso". Il diffuse également régulièrement plusieurs vidéos libre accès. Il y a quelques temps, Jean-Yves Lambert (sous son pseudonyme Lafesse), un humoriste français, a remporté le procès contre Myspace, il l’avait accusé d’avoir autorisé la diffusion de ses vidéos de sketches sans son consentement.

Les sites de ce genre subissent désormais des effacements réguliers des vidéos. C'est ainsi que Youtube, Dailymotion ou Widéo, responsables de leur contenu, sont en danger.

Piratage : le cinéma résiste au peer-to-peer, pas les séries

Le téléchargement de films sur Internet demeure peu répandu comparé à celui de la musique. Même aux Etats-Unis, où l'activité est la plus développée, seuls 4 % des Américains ont déjà téléchargé un film, légalement ou non, selon une enquête d'Ipsos-Insight contre 11% pour la musique. Une grande majorité aurait eu recours à des services peer-to-peer illégaux. Le public de téléchargeurs de films serait jeune, masculin et de catégories socio-professionnelles supérieures. 8 % des 12-17 ans et 12 % des 18-24 ans auraient déjà téléchargé un film sur le web, ainsi que 5 % des hommes contre seulement 3 % des femmes, selon Ipsos-Insight.

Un problème d'information serait à l'origine de la faiblesse de l'usage légal. Malgré une portée sans commune mesure avec celle du piratage musical, le coût du téléchargement illégal de films s'élèverait quand même à 6 milliards de dollars par an pour les studios hollywoodiens. Malgré ce constat, l'offre légale de films en ligne reste rare. Les sites américains Movielink et MovieFlix, qui ont été parmi les premiers à se positionner sur le marché, peinent à décoller. La série télévisée est le format plus exposé au piratage. Moins lourds, les fichiers s'échangent déjà en nombre sur les réseaux peer-to-peer comme Emule ou Bittorent. Les séries américaines, qui arrivent en général en Europe plusieurs mois après leur diffusion outre-Atlantique, sont ainsi distribuées quelques minutes après leur passage sur les networks américains.

Selon une étude de la société d'analyse Envisional, un cinquième des fichiers piratés concernant des séries télévisées étaient téléchargés au Royaume-Uni. Viennent ensuite l'Australie et les Etats-Unis. La France arrive au quatrième rang de ce classement.

Le marché de la VOD


Pour lutter contre les copies illégales de films, l’industrie du cinéma a investit le marché de la VOD (video on demand). Les studios ont lancé leurs propres services de distribution payante de films sur Internet.

A l’image de la bataille que livrent depuis 1999, l'Association américaine de l'industrie phonographique (RIAA) et les majors du disque (Sony, Universal, Time Warner et EMI) contre le développement de la musique gratuite sur le Net, les professionnels du cinéma ont décidé de se battre contre les copies illégales de films.

Cinq des plus grands studios hollywoodiens se sont alliés pour créer Movielink, une plate-forme commune de distribution payante en ligne de films qui réunit la Metro-Golwyn-Mayer, Paramount, Sony Pictures, Universal Studios et Warner Bros. Les clients de Movielink peuvent télécharger leurs films préférés pour un montant comparable à celui pratiqué par les loueurs de vidéos. Un film téléchargé peut être visionné dans les 30 jours mais une fois que le spectateur a appuyé sur le bouton «play», il ne lui reste que 24 heures pour voir la fin du film avant qu’il ne s’auto-détruise.

D'autre part, la MGM a signé un partenariat avec deux labels de VOD sur Internet afin de proposer certaines de ses productions sur le Net. Pour sa part, Miramax (Division des studios Disney) s’est associé avec SightSound.com pour proposer des films aux internautes. Grâce à la distribution de films en VOD sur Internet, les studios souhaitent couper l’herbe sous le pied des pirates qui téléchargent actuellement leurs films via des systèmes d’échanges de fichiers (peer-to-peer).

En France, la plate-forme payante NetCiné de la société française Moviesystem spécialisée dans la distribution de films en VOD propose un catalogue de plus de 500 films. MovieSystem a signé un accord de partenariat avec Europa Corp, la société de production du cinéaste Luc Besson et Pathé pour diffuser ses films. Quarante producteurs français indépendants ont également confié à Moviesystem, l’exploitation de leurs films en VOD. Le Meilleur du cinéma, société née de cette association a lancé en 2002 le portail lemeilleurducinema.fr qui propose un catalogue de 400 films français.

Le marché du cinéma français

Le Cinéma bénéficie d'une image populaire et semble tirer son épingle du jeu. Les consommateurs sont majoritairement urbains (2/3 habitent des villes de plus de 100 000 habitants), jeunes (45% des entrées sont des moins de 25 ans) et aisés (45% des entrées sont des cadres). Cette cible sur-consommatrice dans les secteurs de la technologie, de la culture et du luxe, regarde moins la télévision. Le marché cinématographique français est un marché oligopole disputé par 3 géants : Gaumont, Pathé et UGC.

En 2005, 46 films enregistrent plus d'un million d'entrées, soit trois films de moins que l'année précédente. Les films bi-millionnaires sont au nombre de 18 en 2005, soit trois films de moins qu'en 2004.Quatre films français réalisent plus de deux millions d'entrées en 2005. Le nombre de films français au-dessus d'un million d'entrées reste stable par rapport à 2004 avec 16 films. En revanche, le nombre de films français à plus de 500.000 entrées progresse pour atteindre 38, soit la meilleure performance depuis plus de 10 ans.

Le nombre de films américains à plus de deux millions d'entrées est stable par rapport à 2004 et 2003 à 11 films. En revanche, le nombre de films américains au delà de 500.000 entrées est en recul avec 37 films, soit l'un des niveaux les plus bas des dix dernières années.En 2005, les entrées dans les salles s'élèvent, selon le Service des études du CNC, à 175,65 millions d'entrées, soit 10,1% de moins qu'en 2004 et 1,3% de plus qu'en 2003.

En 2005, la fréquentation diminue de 10,9 % par rapport à l’année précédente et atteint 174,15 millions d’entrées. Les films français réalisent 64,8 millions d'entrées, soit une baisse de 14,1% par rapport à 2004, selon des chiffres publiés jeudi par le Centre national de la Cinématographie (CNC). Cela constitue la troisième meilleure performance en entrées des dix dernières années (après 2001 : 77,3 millions, et 2004 : 75,4 millions) pour les films français.En moyenne, sur les dix dernières années, les films français réalisent 59 millions d'entrées annuelles. La recette moyenne par entrée est en hausse de 6 centimes à 5,88 € limitant le recul de la consommation cinématographique à -10,0 %.

Fréquentation totale en 2007 (millions d'entrées)

Au cours de l’année 2007, les salles ont réalisé 178,14 millions d’entrées, soit 5,6 % de moins qu’en 2006. Ce résultat est toutefois légèrement supérieur au niveau moyen des dix dernières années (177,30 millions par an en moyenne). La fréquentation a été particulièrement faible aux deuxième et quatrième trimestres de l’année (respectivement – 18,7 % et –15,6 % par rapport à 2006).



2008 : fréquentation en salles : Bienvenue chez les chti's affole les stats

Selon les dernières estimations du service des études, des statistiques et de la prospective, la fréquentation cinématographique atteint 26,09 millions d’entrées au mois de mars 2008, soit 49,1 % de plus qu'en mars 2007. Depuis que le CNC dispose de statistiques mensuelles (janvier 1980), ce mois de mars 2008 enregistre la plus forte fréquentation jamais atteinte. Si la fréquentation se maintient au niveau du premier trimestre, l'année 2008 verra dépassé le sommet des 210 millions de spectateurs.



La part de marché des films français
En 2005, la part de marché des films français s’établit à 36,8 %, contre 38,6% en 2004 et 34,9% en 2003, en recul de 1,6 point malgré le succès de "Brice de Nice" qui occupe la troisième place au box-office. C'est le troisième meilleur score depuis 10 ans en termes d'entrées. En 2006, elle est estimée à un niveau particulièrement élevé : 45,0 % en 2006, contre 36,6 % en 2005. Elle est quasiment au même niveau que celle des films américains. En effet, les films français réalisent seulement 1,56 million d’entrées de moins que les films américains en 2006. Les entrées des films français progressent de 32,2 % par rapport à 2005 pour atteindre 84,76 millions d’entrées. Ainsi, les films français réalisent leur meilleure performance depuis 22 ans (94,1 millions d’entrées en 1984). Un tel résultat est largement supérieur à la moyenne des entrées des films français sur la décennie (62,3 millions en moyenne). Après un sérieux effondrement du public des films français entre 1982 et 1992, la tendance s'est inversée, notamment, selon la FNCF, grâce à la modernisation du parc de salles et à la diversification des politiques tarifaires (trois billets sur quatre sont vendus à tarif réduit).

En 2007, la part de marché des films français est estimée à 36,5 %, contre 44,6 % en 2006. Elle demeure supérieure à son niveau moyen de la décennie (35,9 %). Les entrées des films français ont ainsi baissé de 23 % pour atteindre 65 millions d’entrées, soit un niveau équivalent à ceux de 2002 ou 2005 (64 millions) et légèrement supérieur à la moyenne des dix dernières années (63,6 millions). La part de marché des films français est estimée à 63,7 % sur le premier trimestre de 2008, contre 56,5 % sur les trois premiers mois de 2007. Sur la même période, la part de marché du film américain serait de 30,6 % contre 34,9% en 2007.

En 2005, les films américains cumulent 80,6 millions d'entrées, soit une diminution de 12,2% par rapport à 2004 et le plus faible niveau depuis 1998. Leur score est sensiblement inférieur à la moyenne observée sur les dix dernières années (88,9 millions). La part de marché du cinéma américain est estimée à 46% en 2005, contre 47,7% en 2004 et 52,2% en 2003. Elle de l'ordre de 45,8 % en 2006. Cette année là, seuls "Pirates des Caraïbes 2", "L'Age de glace 2" et "Le Da Vinci Code" ont dépassé le cap de 4 millions d'entrées.Les films américains cumulent 86,31 millions d’entrées en 2006, soit une progression de 6,8 % par rapport à 2005. Malgré cette croissance, les films américains ne parviennent pas à franchir le seuil de 90 millions d’entrées observé entre 2002 et 2004. Ce résultat reste ainsi inférieur à la moyenne observée sur les dix dernières années (90,30 millions). La part de marché du cinéma américain est estimée à 49,9 % en 2007, contre 44,2 % en 2006. Les films américains cumulent 90 millions d’entrées en 2007, soit une progression de 6,6 % par rapport à 2006. Ce résultat reste toutefois inférieur à la moyenne observée sur les dix dernières années (91,07 millions).

Les films non français et non américains réalisent 17% des entrées totales en 2005, contre 13,7% en 2004 et 13% en 2003. Ce niveau particulièrement élevé (30,3 millions d'entrées) s'explique notamment par la nationalité britannique de deux des quatre plus grands succès de l'année : "Harry Potter et la coupe de feu" et "Charlie et la chocolaterie". Les films non français et non américains réalisent 9,2 % des entrées totales en 2006. Ce niveau relativement modeste s’explique par l’absence de grands succès comme l’avaient été la trilogie "Le Seigneur des anneaux" ou "Harry Potter et la coupe de feu" qui avaient abondé les entrées des films non français et non américains. Les films non français et non américains réalisent 13,6 % des entrées totales en 2007, contre 11,2 % en 2006. Ce niveau légèrement supérieur à la moyenne de la décennie (12,8 %) s’explique notamment par le succès de "La vie des autres", film allemand ayant réalisé plus de 1,5 million d’entrées.