Bien sûr, on connaît tous les studios américains Pixar et Dreamworks, mais l’animation française connaît elle aussi depuis quelques années son heure de gloire. Le marché était encore en 2008 en pleine expansion (pas moins de huit longs métrages d’animation). Sur les dix films les plus vus en 2008 trois sont des films d'animation Madagascar 2 Kung Fu Panda et Wall E. Leur arme secrète ? Ils attirent un public familial.
Kirikou et la sorcière, de Michel Ocelot, a été le premier à dépasser le million de spectateurs. Ce succès a montré qu’un film d’animation français pouvait rapporter de l’argent. Le style de Michel Ocelot mélange naïveté graphique et simplicité des histoires. Il a dopé l'industrie des films pour enfants mais a aussi initié les dessins animés pour adultes.
Après la production de séries, les studios se sont donc lancés dans les longs métrages d'animation, à l'image d'Alphanim et de Futurikon. Le cinéma français a ainsi développé un nouveau segment, les "dessins animés d'auteur" visant clairement un public plus âgé. Des films pointus, des comédies, des adaptations de franchises (Lucky Luke...) sont arrivés en masse.
Le succès de l'animation française vient principalement de choix esthétiques et de mises en scène très soignés. Les créateurs français de l'animation ont grandi en regardant les dessins animés américains et japonais. Ils allient cette culture à "la french touch". L’animation française est également très influencée par le « dessin de manga » (Martin Mystère, Totally Spies, Oban Star Racers…).
Le succès de l’animation française est également fort à l’étranger depuis quelques années. Les dessins animés restent de loin les programmes français les plus vendus à l'étranger mais la fiction a enrayé sa baisse. L'animation représente 35% des ventes à l'étranger, pour un total de 41,7 millions d'euros (chiffres 2007). La France se classe au troisième rang des exportateurs dans ce domaine, derrière les Etats-Unis et le Japon.
Dix films sur 31 ont fait plus d’entrées à l’étranger qu’en France. Ce sont en général des films aux ambitions internationales clairement affichées (Arthur et les Minimoys, Igor), des films d’auteurs primés dans les festivals (Les Triplettes de Belleville, Persépolis) ou des personnages déjà connus issus du monde de la bande-dessinée ou de la série TV (Astérix aux Jeux olympiques, Chasseurs de dragons, Pollux (Le manège enchanté)). De fait, les films d’animation sont désormais pour la plupart taillés pour le marché international : Totally Spies (Marathon Media), Un Monstre à Paris (EuropaCorp).
Concernant le principal marché des films d’animation français, l’Europe occidentale reste la première ressource d’entrées.
Toutefois, là aussi, la crise fait rage.... et le marché souffre.
Les principales raisons ? :
- baisse de la vente de DVD
- morosité du marché de location
- baisse des recettes au box office
- diminution des investissements publicitaires
- réduction du nombre de production annuel
- effet désastreux de la diffusion illégale des productions sur Internet
Les chaînes étrangères sont de plus en plus frileuses et veulent minimiser les risques. Elles achètent des formats car les émissions ont déjà fait leurs preuves dans leur pays d'origine, et elles les rendent locales avec des acteurs du pays (comme c'est beaucoup le cas pour les concepts de jeux). Le montage de coproductions se développe également à cause de la conjoncture. Les producteurs associent plusieurs pays. Ainsi, "La reine et le cardinal" (Marathon), bientôt sur France 2, est une coproduction avec la RAI.
S'orienter vers le numérique via la diffusion online serait-il une solution à la crise ?
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