14 avril 2008

Le marché de l'édition

L’édition est probablement le secteur d’activité qui exerce la plus forte attraction parmi toutes les professions du livre. Selon les derniers chiffres du SNE (Syndicat national de l’édition), l’édition connaît depuis plusieurs années une progression de son chiffre d’affaires. En librairie, le chiffre d'affaires fluctue entre 0 et +2%, mais certains éditeurs ont enregistré des progressions à deux chiffres. Depuis 2000, les années ont toutes été positives.

L’activité des éditeurs mesurée par le SNE représenterait un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en 2006. Il s’agit des ventes des éditeurs aux diffuseurs-distributeurs. Avec les ventes des clubs de livres, on obtient 3,1 milliards d’euros. Si on prend en compte l’édition scolaire, on arrive à un marché total de l’édition en France supérieur à 5 milliards d’euros. Son poids économique est donc relativement faible. De plus, l’édition emploie moins de 10 000 salariés. Cependant, le livre est le premier des biens culturels en poids économique.

Le secteur de l'édition a connu une croissance de +0.5% en valeur en 2006 alors que le secteur était confronté à l’absence de titres « bestsellers » tels qu'Astérix, Harry Potter et Da Vinci Code. La progression des ventes au détail a été évaluée entre –1.5% et +0.6% en valeur et entre –3.0% et +0.3% en volume. Les ventes en ligne ont augmenté d’au moins +25% en 2006 et ont pesé pour plus de 4% du marché total.

Le volume de livres publiés atteint presque une centaine par jour et les innovations ne manquent pas : livres à 1,52 euro, livres numériques, etc.. La production de nouveaux livres et de nouvelles éditions aurait ainsi augmenté de 18,3 % en 2004. Chaque année, les éditeurs publient environ 45 000 ouvrages (réimpressions incluses).

Avec moins d’acheteurs, mais plus de grands lecteurs, un panier moyen plus bas et des achats plus importants, ce secteur n'est donc pas en perte de vitesse.

Les grandes tendances

La littérature générale et les ouvrages parascolaires sont ceux qui ont le mieux résisté à la tendance peu dynamique qui a affecté tous les types de points de vente. La littérature occupe la position de leader de l’édition française devant les ouvrages universitaires et professionnels (sciences, techniques, médecine, sciences humaines et sociales), le scolaire et le pratique.

De grandes percées sont encore constatées sur ce marché que l’on dit en déclin : les sciences humaines et sociales, en croissance de 8,7%, et les dictionnaires de français, en hausse de 13,1%. La littérature se porte bien et affiche une progression de 7,2%, tandis que les ventes de documents, essais et livres d’actualité augmentent de 6,3%. L’édition de référence, qui regroupe encyclopédies et dictionnaires, est désormais à peu près stabilisée après la très forte baisse provoquée notamment par l’explosion de l’offre Internet.

Autres secteurs porteurs de l'édition, les livres jeunesse avec "l'effet Harry Potter" ou la BD qui est en très forte progression. La littérature jeunesse représente 21% du marché dont la majeure partie est réalisée par un petit nombre de succès. Malgré une avancée de 11% en 2004, le marché de la bande dessinée reste tiré par le phénomène des mangas. Les albums représentent 21% du marché et sont en pleine expansion. La créativité des auteurs est intense, mélangeant fiction et réalité.

La production d’ouvrages sur les logiciels a doublé mais aussi le documentaire pour la jeunesse (+ 37 %), la bande dessinée (+ 36 %), la photographie (+ 42 %), la politique internationale (+ 44 %)... En revanche, la production d’ouvrages sur le judaïsme, sur le français, les langues étrangères, le transport et les communications, le paramédical... est en baisse.

Les livres politiques ont enregistré en 2007 la plus forte progression de tous les secteurs du marché de l'édition en France. Le chiffre d'affaires global devrait être en hausse de 3%. L'impact des "quick books", les livres politiques publiés très rapidement après un événement, représentent un créneau montant. Le bel avenir du livre de poche semble également assuré. La littérature poche représente 23% du marché total.

Le livre d'activité représente 6% des parts du marché. Ce secteur est en fort développement. Le documentaire fait 16% du marché. C'est un secteur en stagnation, sauf pour les coloriages et petits manuels. Les livres d'éveil font encore 13%, mais c'est un secteur en baisse du fait de la surproduction. Seuls les petits héros survivent, comme Tchoupi (Nathan), Petit Ours Brun (Bayard), Les Drôles de petites bêtes (Gallimard Jeunesse), Dora l'exploratrice (Albin Michel), …

Les éditeurs

Hachette Livre, Editis, La Martinière-Le Seuil, Flammarion - dominent largement le marché. Les douze principaux groupes réalisent plus des trois quarts du chiffre d’affaires.

  • Gallimard jeunesse est le premier éditeur. Il fait 18% du marché.
  • Le second éditeur jeunesse est Hachette qui représente 16% du marché.
  • Editis représente 13% du marché. (7% par Nathan, puis Pocket Jeunesse,...).
  • Bayard arrive en quatrième position avec 10% du marché.
  • Média Participation possède 6% du marché, ayant sous sa coupe Fleurus (1er éditeur de documentaires jeunesse), Mango, …
  • L'Ecole des Loisirs est en 6ème place.
  • Le groupe italien Rizzoli della Sierra est le septième éditeur jeunesse avec 2% du marché. (Flammarion-Père Castor, Casterman).
  • Albin Michel et Magnard jeunesse sont en huitième place représentant, à eux-deux, 3% du marché.
  • Le neuvième éditeur jeunesse est La Martinière Jeunesse qui fait 1% du marché.
  • Enfin, on compte ensuite Reed-Elsevier, Wolters Kluwer, France Loisirs, Atlas

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