18 janvier 2009

La production audiovisuelle et la TV jeunesse

La chaîne Gulli, la seule chaîne jeunesse gratuite, concurrence les programmes jeunesses des grandes chaînes historiques et ceux du câble et du satellite qui doivent adapter leur programmation. Elle a doublé sa part d’audience en 2007 et continue de progresser.

En décembre 2007, onze des principaux annonceurs du marché alimentaire, qui représentaient 50% des investissements publicitaires en TV, ont annoncé qu’ils arrêteraient toute communication sur la cible enfants dans les médias à partir du 1er janvier 2009. Les investissements publicitaires du secteur de l’alimentaire dans les programmes jeunesse atteignaient 80M€ et représentaient de 20 à 30% des revenus publicitaires des chaînes spécialisées. Les grandes chaînes nationales pourraient être amenées à réduire leur grille de programmes dédiés à la jeunesse. De plus, 55M€ des 80M€ qui étaient investis par les annonceurs alimentaires étaient réinvestis dans la production de programmes jeunesse.

La suppression de la publicité sur les chaînes publiques a été un nouveau coup dur car France2, France3 et France 5 sont des coproducteurs importants de l’animation et des programmes jeunesse. Cela pourrait remettre en cause leur engagement dans la production.

L’offre de vidéo à la demande a connu un véritable boom. Zooloo Kids est le spécialiste français de la VoD jeunesse.

D’autre part, Internet concurrence de plus en plus la télévision dans le temps consacré par les enfants à leurs loisirs. Les chaînes se développent donc sur le web. TF1 a lancé sur son site Tfou.fr sa Tfou web TV qui diffuse des séries animées à certaines heures de la journée. Les chaînes ont également développé leur offre enfant sur Internet, à l’image de Toowam.fr de France3.

Dailymotion, qui revendique le statut de premier site vidéo indépendant au monde, a lancé « DM Kids », un portail vidéo exclusivement destiné aux enfants. Les internautes pourront y consulter gratuitement des contenus fournis par différents fournisseurs et éditeurs, au nombre desquels on trouve quelques grandes chaînes spécialistes de la cible jeunesse, comme Cartoon Network, Boomerang ou Canal J qui jusqu'ici, réservaient leurs contenus aux réseaux de télévision payante. Outre les chaînes issues de la télévision payante, on trouve des canaux spécialisés gratuits (Gulli), des éditeurs (PlayBac), des institutionnels (CNES ou CEA), des labels et des producteurs, ainsi que des créatifs détectés par l'intermédiaire du programme Motionmaker. De quoi retrouver clips, documentaires, reportages... et une large offre de dessins animés, allant de Scooby Doo à Popeye en passant par Bugs Bunny, Tom & Jerry ou Kid Paddle. Dailymotion se voit plus comme le complément que le concurrent des TV payantes, offrant aux chaînes une visibilité supplémentaire.

Les résultats de la 15ème vague du baromètre de l’offre TV jeunesse montrent que les 4-14 ans font preuve d’un réel esprit de décision (57 % savent ce qu’ils vont regarder en allumant la télé) et d’une autonomie grandissante dans leur consommation y compris sur Internet.

L'investissement dans le cinéma français d'animation a également progressé. On devrait bientôt retrouver Totally Spies, Un monstre à Paris et Titeuf.

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