08 décembre 2008

Innovation et sécurité : les mots clés du secteur du jouet européen

L’innovation est essentielle à la prospérité de l’industrie du jouet en Europe. L’Asie est la plus présente dans la production. Quant à elle, l’Europe se concentre sur la conception de jouets. Un nouvel enjeu des industries du jouet consiste à combattre la contrefaçon et à assurer la sécurité des produits pour enfants.

Le marché de détail des jeux et jouets pour l’ensemble de l’Union dépasse les 13 milliards d’euros par an. Les jouets produits en Europe représentent environs 30% du total. Pour garder leur part de marché, les fabricants de jouets doivent s’efforcer en permanence d’innover et d’attirer l’attention du public.

En Europe, les entreprises investissent beaucoup dans la recherche et le développement. Toy Industries of Europe (TIE) remarque que sur les quelque 2 000 entreprises européennes de l’industrie du jouet, 85% emploient moins de 50 personnes.

Une tendance forte est aujourd’hui de redécouvrir et de moderniser encore et toujours certaines des idées les plus anciennes. Le yo-yo en est un exemple. Ils émettent désormais de la lumière ou des sons particuliers quand ils sont en mouvement, ce qui plaît beaucoup aux enfants. D’autre part, les anciennes versions de trottinettes ont été remplacées par des engins modernes aux lignes épurées, plus maniables, avec des roues plus petites. De nombreuses innovations découlent également d’une adaptation au monde moderne. Par exemple, les parents hésitant de plus en plus à laisser leurs enfants jouer dehors, de nouveaux produits ont été conçus pour encourager les activités d’intérieur. On peut citer les tapis de danse électroniques.

Les jouets, pour être vendus légalement en Europe, doivent satisfaire aux normes de sécurité fixées par l’Union, et en particulier par la Directive du Conseil 88/378/CEE relative à la sécurité des jouets. Cette Directive est en cours de révision, afin notamment de clarifier son champ d’application et de moderniser les dispositions en matière de sécurité.

Aimants mal fixés, peinture au plomb... des millions de jouets fabriqués en Chine ont dû être rappelés par Mattel en 2007. Suite à cette succession de scandales consuméristes, le lobby des consommateurs européen (BEUC - Bureau Européen des Unions de Consommateurs) a demandé le renforcement des contrôles de qualité et de sécurité. Selon lui, le système actuel reposerait trop sur l'engagement volontaire des entreprises. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont augmenté leurs exigences. Le coût des contrôles qualité a dès lors grimpé de 25% pour les fabricants.

Smoby avait mis en place deux équipes internes de 12 personnes en Chine et 20 personnes à Hong Kong pour assurer ces contrôles. Et pour leur faciliter la tâche, la société avait ramené à trois le nombre de ses sous-traitants et limité leur taille à un maximum de 3.000 à 4.000 employés. Des mesures qui coûtaient à Smoby 4 % de la valeur des produits fabriqués en Asie.

De son côté, l'Office fédéral de la santé publique a lancé mi-septembre dernier une campagne de six mois pour garantir la sécurité des jouets importés. Les contrôles à la douane et en laboratoire sont amplifiés.

Hasbro s'est engagé de son côté sur des normes de sécurité qui vont le plus souvent au-delà des normes officielles. Les jouets Playskool sont ainsi soumis à des contrôles internes, dont les normes sont supérieures aux tests CE.

Aucun commentaire: