28 avril 2009

Tendances dans la publicité pour enfants



L'étude TNS Media Intelligence «Valeurs et imaginaires associés à l'enfance dans la publicité en 2007-2008» a analysé les codes publicitaires et la représentation de l'enfant de 4-11 ans dans la publicité. Dans sa précédente étude Junior Pub, en 2002, l'institut avait noté une forte segmentation par sexe dans la publicité. La mixité est désormais de mise et les enfants sont de plus en plus “adultisés”. Ils sont représentés en “mini experts responsabilisés” en ce qui concerne les marques alimentaires et en “mini fashion victims” que l'on retrouve par exemple dans les publicités de marques de luxe telles que Burberry, Pépé Jeans ou encore Ralph Lauren. Dans ce dernier cas, la différenciation garçons/filles est toujours notable au travers des styles “petites filles modèles” et “bad boys”.

Deux nouvelles tendances ont fait leur apparition. L'une concerne “l'enfance vécue”, l'autre “l'enfance onirique”. Le discours de la première s'adresse davantage aux adultes. Elle met en avant le caractère fragile des enfants et joue sur leur dépendance aux adultes, ce que font par exemple les publicités Garnier, Bic ou Actimel. La notion d'énergie aussi y est très présente. Elle est ainsi utilisée par certaines marques comme Catimini, Sojasun, McDo, Petit Bateau ou Sport 2000.

L'expérimentation est également mise en scène dans ces publicités. Parmi les nombreuses marques qui recourent à ce stratagème, on trouve Nutella, P'tit Louis, Vico, Fluocaril, Guess, Bonpoint ou encore Roberto Cavalli.

À l'inverse, la deuxième grande tendance, “l'enfance onirique”, met en scène l'imaginaire enfantin et son pouvoir de réenchanter le monde. Le message publicitaire s'adresse autant aux enfants qu'aux parents. Seule exception où la différenciation se retrouve : les univers ludiques comme la mode pour les filles, ou l'héroïsme pour les garçons.

Depuis quelques années, le duo familial a la cote chez les publicitaires. En particulier, ceux de la marque de vêtements "Comptoir des cotonniers", qui depuis 1997 décline dans ses campagnes de pub des couples de mères et filles. L'idée est devenue le signe distinctif de la marque, au point qu'elle l'a déclinée avec un disque (chanté par des duo mère-fille) et un recueil de nouvelles. Et plus de 10 000 candidates par paires se sont présentées au dernier casting pour devenir mannequins d'un jour, contre 200 pour la première campagne. Fringues, crèmes de beauté, maquillage, ils sont nombreux à prôner le mélange des générations féminines pour évoquer un partage des valeurs, mettre en avant une ressemblance et une complicité attachante.

La petite fille peut se projeter dans cette mère idéale, jeune et branchée. Beaucoup de lignes de vêtements "adultes" sont désormais d'ailleurs déclinées en version "enfant" pour que la petite fille soit une copie conforme de maman. Le grand magasin la Samaritaine a même proposé une exposition où des créatrices de modes déclinaient leurs tenues pour les deux générations, du 4 au 8 ans et du 36 au 40. Avec un titre évocateur : "Comme maman". Une tendance de fond ?

23 avril 2009

L'engouement pour les jeux d'argent...

La France libéralise les jeux d’argent en ligne. Cette réforme entrera en vigueur le 1er janvier 2010. Seuls les sites Internet titulaires d’une licence seront autorisés. Elle marque l’ouverture à la concurrence du marché des jeux sur Internet. 5 % des Français fréquentent l’enfer du jeu en ligne, ont accès à 25 000 sites de jeux (paris sportifs, poker, machines à sous…) dont 20 % en langue française et leurs mises dépasseraient les 2 milliards d’euros par an. Impressionnant !

Seuls seront autorisés le poker et les paris sportifs. Les autorisations seront données à ceux qui respecteront les conditions en matière d’ordre public et social. En devenant légaux, ces sites auront par conséquent le droit de faire de la publicité.

Les sites illégaux seront poursuivis et leurs transactions bloquées. Le marché des jeux d’argent en ligne pourrait rapidement doubler voire tripler. La Française des jeux et le PMU se sont déjà emparés d’Internet mais les concurrents vont se multiplier dans les années à venir. Le marché pourrait aussi intéresser les groupes de médias et de communications : le fournisseur d’accès à Internet Free s’est ainsi associé au site Chilipoker, basé à Malte. Pour les casinos, la partie ne sera pas facile. À part le poker, aucun des jeux qui sont leur spécialité ne sera autorisé sur Internet en France.

Du côté des casinos, la done a changé. Ils parient sur les petits joueurs. Pour élargir leur clientèle et séduire leur public, les établissements de jeux misent sur des machines à sous où les mises démarrent à un centime. Sur les 35 casinos du groupe Barrière, 19 sont maintenant équipés de machines à sous acceptant les mises à partir d’un centime ; 28 les mises à partir de deux centimes ; toutes à partir de 5 centimes.

Le phénomène est né en 2007. Avec la crise, il est devenu plus que rentable. Il en va de même pour le poker : les tables occupées sont celles où la mise est d’un ou deux euros seulement.

Au casino d’Amnéville-les-Thermes (Groupe Tranchant) en Moselle, 40 % des machines fonctionnent uniquement avec des mises de 1, 2, 5 et 10 centimes. Ce sont celles qui attirent le plus.

Les bandits-manchots traditionnels (qui acceptent les pièces de 50 centimes, 1 et 2 euros) plaisent davantage à une clientèle de débutants ou d’habitués nostalgiques. Les Français vont de moins en moins au casino. Les établissements de jeux espèrent ainsi les rassurer et gagner une clientèle nouvelle, plus large.

L’interdiction de fumer dans les casinos depuis le 1er janvier 2008 les a pénalisé. Le Groupe Partouche a ainsi accusé une perte nette de 8,5 millions d’euros, après un profit de 14,3 millions d’euros en 2007. Son chiffre d’affaires a reculé de 5,7 % et sa dette nette a atteint 353 millions d’euros.

2009 semble en revanche être l'année de La Française des jeux qui bénéficiera de trois vendredis 13. En 2008, le chiffre d'affaires de La Française des jeux a reculé pour la deuxième année consécutive de 1,1%, à 9,2 milliards d'euros. En 2007, il avait déjà perdu 1,8%.

Chevaux, Loto, casino : les Français ont dépensé près de 2,4 millions d'euros à l'heure en 2008 aux jeux, autant qu'en 2007. L'an dernier, ils ont été 29,2 millions à gratter ou cocher un jeu de La Française des jeux. C'est 600 000 de moins qu'en 2007. Mais leur mise a augmenté de 0,05 centime, à 6,06 euros.

La nouvelle formule du Loto semble être le grand gagnant de 2008. Alors que son chiffre d'affaires s'érodait depuis 2003, il a rebondi de 5,4% en 2008. Les prises de jeu hebdomadaires ont augmenté de 19% depuis. Le nouveau tirage du lundi - en plus du mercredi et du samedi - représente désormais 21% du chiffre d'affaires. En treize semaines, le nouveau Loto a récompensé onze gagnants à plus de 2 millions d'euros, soit autant qu'en quarante semaines avec l'ancien Loto.

En revanche, le Rapido se porte moins bien. Son chiffre d'affaires a chuté de 18,7% l'an dernier, sous l'effet de l'interdiction de fumer dans les bars-tabac et des nouveaux dispositifs «modérateurs » qui visent à freiner l’effet compulsif de certains joueurs. Le Rapido va perdre cette année sa place de premier jeu de La Française, au profit du Loto.

La nouveauté de 2009 sera un tout nouveau jeu de tirage, un jeu de chiffres et de figures, à double chance qui devrait faire son apparition en mars. Un nouveau site va être lancé. L'an dernier, La Française des jeux a réalisé 219 millions d'euros de chiffre d'affaires en ligne, soit 47,9% de plus qu'en 2007. D'ores et déjà, 1,5 million de joueurs sont inscrits sur son site, dont 729 000 actifs l'an dernier. Les paris sportifs ont déjà augmenté de 64,5% à La Française des Jeux l'an dernier.